Bordeaux Métropole développe des espaces temporaires d’insertion (33)

Engagée dans la lutte contre le mal logement, la métropole de Bordeaux a mis en place des espaces temporaires d’insertion. Ils offrent une première solution de logement digne aux ménages vivant dans des squats et des bidonvilles et préparent leur accès à un logement, prérequis nécessaire à leur insertion sociale.

Entre 1 000 et 1 500 personnes, dont environ 300 enfants, vivent dans des squats et des bidonvilles sur le territoire de la métropole bordelaise. Principalement ressortissants de pays de l’Est de l’Union européenne, ils sont souvent employés dans les travaux saisonniers de la viticulture. « Faute de pouvoir accéder à un logement, ces populations ont une présence temporaire sur le territoire, marquée par des allers-retours qui ne permettent pas aux services sociaux d’assurer leur accompagnement dans de bonnes conditions », explique Stéphane Pfeiffer, conseiller métropolitain délégué à l’innovation sociale dans l’habitat.

Depuis plusieurs années, la métropole a mis en place une politique favorisant le logement de ces personnes en grande précarité, préalable à l’exercice d’un emploi stable et à leur insertion sociale. C’est dans ce contexte qu’elle a impulsé la création d’espaces temporaires d’insertion (ETI) composés de mobile homes entièrement équipés et installés sur des fonciers disponibles pour une durée d’au moins dix-huit mois. Ces espaces accueillent en priorité des familles avec enfants, pendant une période de six mois, renouvelable deux fois. Les premiers ETI sont en place depuis 2022, sous l’égide de la mission Squats et bidonvilles de la métropole et dans le cadre d’une convention passée en 2019 avec l’État, afin de résorber les habitats indignes. En complément des ETI, un dispositif de logements temporaires d’insertion (LTI), fonctionnant selon les mêmes principes, accueille aussi des ménages dans le patrimoine immobilier disponible des communes de la métropole. 

De nombreux partenaires

La direction départementale de l’emploi du travail et des solidarités (DDETS) missionne la fondation COS qui procède à un diagnostic social de chaque ménage et s’enquiert de leur volonté de s’insérer dans le territoire. « Ce critère de la volonté d’insertion est particulièrement important », souligne Stéphane Pfeiffer. Ces diagnostics sont ensuite transmis à l’association du Diaconat de Bordeaux, partenaire de la métropole, qui gère au quotidien les ETI et passe un contrat d’engagement réciproque avec les familles bénéficiaires. Elle assure également leur accompagnement en lien avec d’autres intervenants, dont la Caisse des allocations familiales (CAF), les centres communaux d’action sociale (CCAS) des communes où sont installés les ETI, la Maison départementale et la Mutuelle sociale agricole (MSA). En contrepartie de leur hébergement, les bénéficiaires versent une redevance calculée en fonction de leurs revenus. Le montant de cette redevance est bien plus faible qu’un loyer, y compris un loyer dans le logement social (environ 15 % de leurs ressources).

Des écueils à surmonter

« Les ETI présentent de nombreux avantages, dont celui de fixer les ménages en un lieu pendant une durée suffisante. Cela permet d’assurer un accompagnement social efficace, qui donne lieu à des sorties positives du dispositif. Mais ce programme se heurte à plusieurs écueils : le nombre de personnes éligibles, plus d’un millier, la difficulté à trouver des fonciers disponibles et enfin, la contrainte budgétaire », résume le conseiller métropolitain. Précision par ailleurs importante, la recherche de foncier disponible est très chronophage pour les services de la collectivité.

Premier bilan

Début 2024, trois ETI hébergeant une centaine de personnes étaient en place dans trois communes de la métropole. « Nous ambitionnons d’ouvrir un 4e ETI, ce qui est en ligne avec nos contraintes budgétaires, mais il ne faut pas perdre de vue que notre objectif est le logement permanent. S’il est encore un peu tôt pour dresser un bilan définitif des ETI, le fait de sortir des familles de squats et de bidonvilles est déjà une petite victoire qui permet, grâce à un accompagnement social plus efficace, d’insérer socialement ces ménages », rappelle le conseiller.

Les chiffres clés des ETI

Les espaces temporaires d’insertion (ETI) comptent actuellement une centaine de places, et les logements temporaires d’insertion (LTI) en totalisent 117. Les premiers chiffres de sortie d’ETI et LTI indiquent 70 % de sorties positives. 

Le budget métropolitain sur le volet installation technique des ETI et LTI s’élève à 2 370 819 euros. L’accompagnement social représente un budget annuel de 1 186 009 euros.

Bordeaux Métropole

Nombre d'habitants :

831534

Nombre de communes :

28
Esplanade Charles-de-Gaulle
33 000 Bordeaux

Stéphane Pfeiffer

Conseiller métropolitain, en charge de l’innovation sociale dans l’habitat

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