Déchets toxiques de Stocamine, en Alsace : Christophe Béchu demande de confiner "immédiatement" le site
Christophe Béchu a annoncé ce 19 septembre sa décision de commencer "immédiatement" les travaux de confinement sous le béton du site de Stocamine, à Wittelsheim (Haut-Rhin), où 42.000 tonnes de déchets toxiques (arsenic, mercure, amiante...) sont entreposés dans cette ancienne mine de potasse. Le ministre de la Transition écologique a affirmé dans un communiqué que ces travaux doivent "impérativement être terminés dès 2027". Il s'agit selon lui de la "seule solution permettant de s'assurer que les déchets ne pourront pas contaminer la nappe" phréatique d'Alsace qui alimente en eau potable près de 8 millions d'habitants.
Jusqu'ici, l'entreposage des déchets n'était autorisé que temporairement, jusqu'en 2027. Une procédure administrative visant finalement à autoriser le confinement sous le béton des déchets doit aboutir par la signature d'un arrêté préfectoral "avant la fin du mois de septembre", a annoncé le ministère. Cette autorisation marquera le véritable feu vert au démarrage du chantier. Christophe Béchu a également annoncé sa venue "dans les prochaines semaines", sur le site.
Dans la région, des élus de tous bords ont milité à l'inverse pour un retrait au moins partiel des déchets, craignant que leur confinement sous le béton n'empêche pas à terme la pollution de la nappe phréatique d'Alsace. "Je regrette que le temps passé en atermoiements par l'État, depuis plus d'une vingtaine d'années, aboutisse à ce type de décision unilatérale", a réagi dans un communiqué Frédéric Bierry, président (LR) de la communauté européenne d'Alsace (CEA - issu de la fusion des conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin). L'élu a cependant annoncé que le ministre "admet désormais que l'ennoyage de la mine doit être suivi précisément et que des solutions robotisées ne seront plus hors de portée dans quelques années". Christophe Béchu "valide donc notre demande de réversibilité du stockage", s'est réjoui le président de la CEA, qui réclame désormais que le "plan de réversibilité" et les "mesures de reconversion du site" promis par l'État "figurent noir sur blanc dans un document public".
En juin, une enquête publique avait été menée auprès des habitants du territoire sur le projet de confiner les déchets. Elle a recueilli 98% d'avis défavorables. "Les avis favorables au projet se comptent sur les doigts de la main", notait alors la commission en charge de l'enquête publique. En outre, le parquet de Strasbourg mène actuellement une enquête sur la nature des déchets entreposés sur le site de Stocamine, censés être non inflammables, mais à l'origine d'un incendie souterrain ayant duré plusieurs mois en 2002.