Côte d'Azur : la colère monte contre la décision du président de la métropole de Nice d’interdire les gros bateaux de croisière
Des dizaines de commerçants, taxis, professionnels de la mer et élus locaux ont dénoncé ce 30 janvier à Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) la décision de Christian Estrosi, président de la métropole Nice-Côte d'Azur, d'empêcher à partir de juillet prochain les gros bateaux de croisière de faire escale près de Nice (lire notre article).
"C'est un choc pour nous, on va perdre 90% d'activité à Villefranche", a expliqué Nicolas Plumion, président de l'Union maritime 06, devant un parterre de près de 200 personnes réunies sous un chapiteau de la mairie. Selon lui, chaque croisiériste qui débarque en escale à Villefranche, juste à côté de Nice, dépense en moyenne 70 euros, que ce soit dans la ville ou en excursion à Monaco, dans le village d'Eze ou dans les parfumeries de Grasse.
A Villefranche, une convention passée entre les compagnies et les autorités locales limite déjà le nombre et la taille des navires autorisés dans la rade, et leur impose des normes environnementales strictes, a fait valoir le maire, Christophe Trojani (DVD). "Je ne suis pas un défenseur de la croisière mais nous avons trouvé à Villefranche un parfait équilibre entre la protection environnementale et l'activité économique", a-t-il insisté, en dénonçant l'arrêté de Christian Estrosi comme "le fait du prince", la métropole - dont dépend Villefranche-sur-Mer - ayant autorité sur l'activité portuaire.
Interrogé ce 29 janvier lors de ses voeux à la presse, le préfet Hugues Moutouh a expliqué que ses services allaient se pencher sur cet arrêté comme sur tous ceux signés dans le département et qu'en cas de doute sur sa légalité, il saisirait le juge administratif. Si la préfecture ne saisit pas le tribunal administratif, Christophe Trojani a déjà annoncé que Villefranche le ferait, en dénonçant une atteinte injustifiée à la liberté de circulation.