Choose France : 6,7 milliards d'euros d'investissements pour quelles retombées territoriales ?
Au total, 6,7 milliards d'euros d'investissements internationaux ont été annoncés lors du sommet Choose France qui s'est tenu le 11 juillet 2022. À la clé, quelque 4.000 emplois pérennes. La plupart se concentrent en Île-de-France, mais des régions, comme les Hauts-de-France et le Grand Est, tirent leur épingle du jeu.
Le projet est colossal. Il s'agit d'une méga-usine de ST Microelectronics et GlobalFoundries qui sera installée à Crolles, près de Grenoble (Isère), représentant 5,7 milliards d'euros d'investissement et un millier d'emplois et qui permettra de doubler le volume de la production iséroise en matière de puces électroniques et de semi-conducteurs. "Je suis très heureux d'être parmi vous. Crolles marque l'excellence scientifique, la création et l'innovation industrielles et cette histoire de souveraineté dont on a beaucoup parlé. C'est bien ce qui se joue derrière cet investissement. Ici, nous construisons les voies et moyens d'être maîtres de notre destin, a déclaré Emmanuel Macron le 12 juillet 2022 lors d'un déplacement à Crolles. Il fallait rebâtir notre outil industriel. La France a détruit plus de 400 usines entre 2012 et 2015. Ces six dernières années, nous avons recréé 120 sites industriels. Nous avons mis fin à cette lente désindustrialisation de la France, il faut l'assumer !" Le projet fait partie des investissements internationaux annoncés lors de l'édition 2022 de Choose France le 11 juillet. Une cuvée qui permet de récolter un total de 6,7 milliards d'euros de promesses d'investissements étrangers avec la création de 4.000 emplois pérennes. Une somme qui s'ajoute aux 4 milliards d'euros déjà promis en début d'année, Choose France ayant été programmé en janvier 2022 puis finalement reporté à cause du contexte sanitaire. On est largement au-dessus des précédentes éditions qui avaient affiché des investissements de l'ordre de 3 et 4 milliards d'euros. Tous les secteurs d'activité sont représentés, et notamment celui de la santé (21 entreprises), de l'automobile, de l'aérospatial et du naval.
12 milliards d'euros et 21.000 emplois
Depuis les début en 2018 de cet événement devenu annuel, près de 80 annonces d'investissement ont été effectuées par des grands groupes étrangers, représentant des investissements de plus de 12 milliards d'euros et la création de 21.000 emplois sur le territoire français. Une grande partie de ces projets irriguent l'Île-de-France mais certaines autres régions attirent un nombre significatif de projets : les Hauts-de-France, avec 14% des projets annoncés, le Grand Est, avec 11%. À noter par exemple dans les Hauts-de-France, à Montataire (Oise), la création d'une nouvelle unité de production de peintures décoratives par AkzoNobel.
Parmi les autres projets : une extension du site Sequedin (Nord) prévue en banlieue de Lille, de l'entreprise KSB (Allemagne) pour 13,3 millions d'euros et 20 emplois, le site comptant aujourd'hui 150 salariés et réalisant 80% de son chiffre d'affaires à l'export. Des investissements conséquents (57 millions d'euros) en Eure-et-Loir de Vorwerk (Allemagne) sont aussi programmés tout comme la construction d'un nouveau site de production pilote à Avrillé (Maine-et-Loire)
43% des investissements dans des agglomérations de moins de 200.000 habitants
La France est en 2021, et pour la troisième année consécutive, le pays le plus attractif d'Europe, avec 1.222 projets d'investissements recensés, soit une hausse de 24% par rapport à l'année 2020. "À titre de comparaison, les projets n'ont crû que de 2% au Royaume-Uni et ont baissé de 10% en Allemagne", souligne le dossier de Choose France, qui valorise au passage les réformes en cours facilitant l'implantation des entreprises étrangères, dont le plan France Relance 2030, l'allègement de la fiscalité des entreprises, la transformation du modèle social grâce aux ordonnances Travail de 2017 et la simplification de l'environnement administratif des entreprises. À noter aussi : 43% des investissements en 2021 se localisent dans des agglomérations de moins de 200.000 habitants.