Auvergne-Rhône-Alpes : Fabrice Pannekoucke succède à Laurent Wauquiez

Le Savoyard Fabrice Pannekoucke a été élu ce 5 septembre président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, adoubé par son prédécesseur, Laurent Wauquiez, devenu député mais qui devrait continuer à jouer un rôle central dans cette assemblée.

Jusqu'à présent vice-président en charge de l'agriculture et président d'Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme, Fabrice Pannekoucke, 49 ans, a bénéficié sans surprise de la large majorité constituée par le groupe LR et ses alliés de droite et du centre, recueillant 132 voix sur 200 suffrages exprimés.

De retour à l'Assemblée nationale à la faveur de la dissolution, Laurent Wauquiez était contraint par les lois sur le non-cumul des mandats de laisser son poste de président, même s'il reste conseiller. Ce jeudi matin, il est arrivé très souriant à la plénière extraordinaire convoquée pour désigner son successeur.

Maire de Moûtiers (3.500 habitants), Fabrice Pannekoucke a été préféré à d'autres élus au CV plus fourni, dont les noms avaient circulé ces derniers jours, comme la première vice-présidente et ancienne députée Stéphanie Pernod ou le maire de Valence, Nicolas Daragon. L'opposition avait présenté deux candidats : un choix unique pour les partis de gauche (28 élus écologistes, 11 socialistes, six insoumis et communistes), Maxime Meyer, conseiller régional de l'Ain et coprésident du groupe écologiste, et pour le RN Andrea Kotarac, chef de file du groupe régional (13 élus).

Depuis 2016, la deuxième région la plus peuplée de France (8,1 millions d'habitants), tout juste née de la fusion entre Auvergne et Rhône-Alpes, était incarnée par Laurent Wauquiez, ancien maire du Puy-en-Velay et très attaché à son département de la Haute-Loire. Celui-ci revendique régulièrement, au grand agacement de l'opposition, le titre de "région la mieux gérée de France" et vante son bilan en matière d'économie ou de sécurité : relocalisation d'industries, défense des artisans et agriculteurs, baisse de l'insécurité dans les trains, les gares et les lycées, ou encore l'attribution des JO d'hiver 2030.

Ses opposants ne le "regretteront pas", a écrit l'ancienne ministre et cheffe du groupe socialiste Najat Vallaud-Belkacem sur X, en lui reprochant de laisser une région "divisée, fragmentée, des services publics affaiblis et une accoutumance au clientélisme et à l'opacité". "On espère que c'est une page qui va se tourner", a-t-elle ajouté lors d'un point presse aux côtés des écologistes et insoumis. Citant les enquêtes ouvertes par le Parquet national financier sur des dépenses somptuaires lors d'un "dîner des sommets" ou sur des emplois parisiens payés par la région, l'opposition a régulièrement dénoncé une communication dispendieuse, dédiée selon eux à faire la seule publicité du président.

"On n'est pas naïf, Laurent Wauquiez va garder la mainmise sur la Région car ça lui sert de carte de visite pour 2027" et la présidentielle, pour laquelle il est un candidat potentiel de la droite, a pour sa part estimé Michèle Morel du groupe RN.

Fabrice Pannekoucke a déroulé les cinq priorités pour son mandat qui s'ouvre, dans la droite ligne de la politique menée par Laurent Wauquiez : soutien à la réindustrialisation, défense des "valeurs du mérite et du travail", sécurité, défense des services de proximité "notamment sur la santé", et "équité territoriale" en portant la "même attention au plus petit village qu'à la métropole".

L'association Régions de France, dont Laurent Wauquiez présidait la commission Économie, a souligné dans un communiqué que le nouveau député "s’est investi pour promouvoir le fait régional dans les politiques économiques nationales et accroître la capacité des régions à disposer d’outils performants d’ingénierie financière, pour soutenir les entreprises, favoriser les implantations industrielles, les relocalisations et l’emploi". Et voit en Fabrice Pannekoucke "un élu local et régional très expérimenté", qui a également été président de l’Agence Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme. En tant que "spécialiste des politiques de la montagne", cet ancien maire a "joué un rôle important dans la préparation et la promotion de la candidature des Alpes françaises pour les Jeux olympiques d’hiver 2030", indique Régions de France.

 

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis