Absentéisme dans la fonction publique : l'écart avec le privé s'est réduit en 2023

L'écart entre les jours d'absence des agents publics et des salariés du secteur privé s'est réduit en 2023, passant de 2,8 à 1,7 jour. C'est ce qu'indique l'édition 2024 du rapport annuel sur l'état de la fonction publique, mise en ligne ce 15 novembre. Un résultat qui affaiblit probablement l'argumentation développée par le gouvernement pour justifier son plan contre l'absentéisme dans la fonction publique. 

Les agents de la fonction publique se sont absentés 12 jours en moyenne en 2023, soit 1,7 jour de plus que les salariés du privé (10,3 jours), selon l'édition 2024 du rapport annuel sur l'état de la fonction publique, mise en ligne ce 15 novembre.

À titre de comparaison, d'après la précédente édition du rapport de la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP), l'écart entre les absences des agents publics et des salariés du secteur privé était de 2,8 jours en 2022. Concrètement, les agents publics ont été absents en moyenne 14,5 jours cette année-là, contre 11,7 jours pour les salariés du privé.

L'écart entre les jours d'absence des agents publics et des salariés du secteur privé s'est donc réduit en 2023, passant de 2,8 à 1,7 jour. "Ces durées d'absence sont en baisse dans les deux secteurs par rapport à 2022, mais de façon plus notable dans le secteur public (-2,5 jours) que dans le secteur privé (-1,4 jour)", précisent les auteurs du rapport.

En 2023, ce sont les agents des collectivités qui ont été le plus souvent absents pour raison de santé (14,7 jours), devant ceux des hôpitaux (14 jours) et de l'État (8,4 jours pour les agents de l'État hors enseignants).

"Des effets de structure"

La question d'un "absentéisme" des fonctionnaires plus important par rapport aux salariés du privé a régulièrement été évoquée par le gouvernement pour justifier l'annonce de coupes budgétaires dans la fonction publique à hauteur de 1,2 milliard d'euros par an (voir notre article). Cette économie doit être permise par le passage à trois jours de carence (non payés) au lieu d'un actuellement en cas d'arrêt maladie et la réduction de l'indemnisation des jours d'arrêt de travail au-delà du troisième (90% au lieu de 100%). Ces mesures doivent être introduites par voie d'amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, en cours d'examen au Sénat.

La fréquence plus élevée des absences pour raison de santé dans la fonction publique par rapport au secteur privé "est en partie liée à des effets de structure", indique le rapport. La fonction publique territoriale comporte en particulier davantage de femmes et de salariés âgés de 50 ans et plus que le secteur privé. Or ces populations "sont plus fréquemment absent[e]s pour raison de santé". "La présence de métiers à forte pénibilité peut aussi contribuer à expliquer [les] écarts", souligne par ailleurs le rapport.

Moindre écart aussi en matière de durée du travail

En  matière de durée annuelle du travail, l'écart a aussi diminué entre les secteurs public et privé. Si une différence persistait en 2023 (1.698 heures dans le privé contre 1.632 dans la fonction publique), elle a été réduite de 26 heures par rapport à 2022. Dans la fonction publique territoriale, la durée annuelle du travail était "en forte hausse" sur un an (+36 heures). La hausse de la durée annuelle travaillée dans la fonction publique "peut s'expliquer par une baisse du nombre de jours de congés et d'absences pour raison de santé (...) par rapport à 2022".

Un agent de la fonction publique gagnait en moyenne 2.527 euros nets par mois en 2022, soit moins qu'un salarié du privé (2.630 euros), indique par ailleurs le rapport. Les cadres et professions intellectuelles supérieures de la fonction publique avaient en moyenne une rémunération nette (3.611 euros) significativement inférieure à celle de leurs homologues du privé (4.489 euros). À l'inverse, les employés et ouvriers de la fonction publique étaient en moyenne mieux rémunérés dans la fonction publique (2.031 euros, contre 1.913 euros dans le privé).

 

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