Strasbourg expérimente la livraison de colis en tramway

Strasbourg a présenté ce 16 septembre une expérimentation de livraison de colis postaux à l'aide du tramway- une "première en France" selon l'Eurométropole. Prévue jusqu'au 26 octobre prochain, cette initiative portée par la collectivité, La Poste, Alstom, et la Compagnie de transports strasbourgeois (CTS) vise à "explorer de nouvelles solutions d'acheminement des colis, en optimisant les capacités disponibles de l'infrastructure de transport existante", mettent en avant ses promoteurs. Il s'agit,  autrement dit, de favoriser la "mutualisation des moyens", a détaillé lors d'une conférence de presse le vice-président de l'Eurométropole chargé des transports, Alain Jund. "Si on peut sortir de la ville un certain nombre de camions qui tous les jours, légitimement, desservent une partie de la vie économique, c'est autant de qualité de l'air qui est gagnée par tout un chacun", a justifié l'élu écologiste, invoquant aussi la "qualité de vie" et "l'espace public". "Moins il y a de camions, moins il y a de voitures, plus il y a de place pour les habitants, pour les commerçants", a-t-il soutenu.

Partant du centre de tri postal à Schiltigheim, au nord de Strasbourg, les colis sont mis dans de grands sacs et transportés en camionnette vers le terminus du tram B, dans la commune voisine de Hoenheim. Ils sont alors entreposés à l'avant d'une rame de tramway sur des diables à roulettes, et réceptionnés à un arrêt en centre-ville, en 30 secondes, par un facteur de La Poste, qui les charge ensuite dans son vélo-cargo pour partir en tournée. Chaque expédition est prévue pour une centaine de colis, sur les 8 à 9.000 transitant chaque jour par le centre de tri postal de Schiltigheim. L'expérimentation prévoit deux envois par jour, qui partent à 9h00 et 14h00 du terminus et arrivent en centre-ville une demi-heure plus tard, évitant l'affluence des heures de pointe.

L'expérimentation menée dans la métropole rhénane s'inscrit dans le cadre des objectifs de sa feuille de route "pour une logistique urbaine durable et décarbonée" adoptée en mai 2023 qui vise une baisse du trafic de poids lourds et de véhicules utilitaires au profit de modes alternatifs comme la cyclo-logistique, le fret fluvial ou ferroviaire.

Des dispositifs proches ont été testés depuis 2020 dans plusieurs villes allemandes, sans être pérennisés. En France, la métropole de Saint-Etienne avait envisagé en 2017 d'avoir recours au tram-fret, avant d'y renoncer.