Restructurations d'entreprise : le Ciri a permis de préserver 150.000 emplois l'an dernier
Le nombre d'entreprises de plus de 400 salariés qui ont eu recours à l'aide du Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle) a nettement diminué en 2021, du fait de la reprise et des mesures de soutien. Son action a permis de préserver 150.000 emplois.
L’équipe de Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle), chargée depuis quarante ans d’épauler les entreprises de plus de 400 salariés en difficulté, est sur le pont depuis le début de la crise sanitaire. Mais l’an dernier, du fait de la reprise et des mesures de soutien, le nombre de dossiers suivis par ses soins a nettement diminué. 34 entreprises ont saisi le comité contre 70 en 2020 (dont près de la moitié entre mi-mars et fin mai 2020). Une diminution de moitié qui s’explique "par l’efficacité de la réponse de l’État à la crise, grâce à un apport massif de liquidité sous la forme de subventions ou de prêts garantis par l’État, et à une normalisation de l’activité économique", souligne le rapport annuel du Ciri qui revient cette année sur ses quarante ans d’existence. Au total, compte tenu du suivi des dossiers de 2020, le Ciri a géré 82 affaires l’an dernier et a ainsi permis de préserver 150.000 emplois. Ce volume important de dossiers, supérieur à ce qu’il était en 2019, s’explique par un allongement des procédures amiables décidé pendant la crise, par la complexité de certains dossiers et aussi par l’incertitude liée à certains secteurs comme le transport aérien.
Le taux de succès des dossiers suivis reste à "un niveau élevé", se félicite le Ciri. Sur 82 dossiers, 25 ont reçu une issue favorable (représentant 46.513 emplois), 56 sont encore en cours de traitement (100.430 emplois). Et un seul s’est pour le moment soldé par un échec (1.750 emplois). Ce qui représente un taux de succès de 98%, supérieur à la moyenne enregistrée depuis 2012.
L'industrie touchée de plein fouet au second semestre
Comme en 2020, le premier semestre 2021 a surtout concerné des secteurs directement touchés par les restrictions sanitaires : tourisme, transport aérien, commerce de détail. Les six mois suivants ont vu davantage de dossiers industriels. L’explication : la reprise et les mesures de soutien ont permis d’amortir le choc pour les secteurs touchés par les fermetures administratives, alors que le secteur industriel a ensuite été frappé de plein fouet par les problèmes d’approvisionnement de composants électroniques et par l’inflation du coût de l’énergie et des matières premières. Ce qui montre bien que ces difficultés ont commencé avant la guerre en Ukraine. Avec l'équipement des mesures de soutien, les remboursements du PGE et la situation internationale toujours aussi tendue, l'avenir est très incertain pour l'industrie.
Le Ciri fournit des audits gratuits, il peut demander des moratoires ou accorder des plans d’apurement des créances sociales et fiscales, conditionnés à des engagements précis de l’entreprise, ou même accorder des prêts, exceptionnellement, à travers le Fonds de développement économique et social (FDES).
L'action du Ciri est complétée, pour les entreprises de moins de 400 salariés, par celle des comités départementaux d’examen des problèmes de financement des entreprises (Codefi) et par celle des 22 commissaires aux restructurations et à la prévention des difficultés des entreprises (qui ont pris le relais des commissaires au redressement productif d'Arnaud Montebourg).