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Politique de la ville en outre-mer : les précisions de Nadia Hai devant les députés

Rénovation urbaine, revitalisation des centres-villes, cités éducatives, crédits du plan de relance et du Comité interministériel des villes… Nadia Hai, ministre de la Ville, a fait le point le 25 mars 2021 sur les actions déployées en outre-mer par le gouvernement dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Auditionnée le 25 mars 2021 par la délégation aux outre-mer de l’Assemblée nationale, Nadia Hai, ministre de la Ville, a donné plusieurs repères sur la mise en œuvre du nouveau programme de rénovation urbaine (NPNRU) et du programme "Action cœur de ville" dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) d’outre-mer. Selon l’atlas des QPV du ministère de la Cohésion des territoires publié en septembre 2017, ces quartiers sont au nombre de 16 en Guadeloupe (59.000 habitants, soit 15% de la population), 7 en Martinique (27.000 habitants, 7% de la population), 32 en Guyane (104.000 habitants, 43% de la population), 49 à la Réunion (164.000 habitants, 20% de la population), 36 à Mayotte (144.000 habitants, 68% de la population), 2 à Saint-Martin (10.000 habitants, 28% de la population) et 76 en Polynésie française (71.000 habitants, 27% de la population). La plupart des départements et territoires ultramarins ont fait le choix d’un pilotage communal de la politique de la ville – une possibilité spécifique à l’outre-mer -, sauf la Guadeloupe et la Polynésie française qui ont retenu l’échelon intercommunal.

Rénovation urbaine : des clauses de revoyure déjà prévues dans quatre territoires 

En matière de rénovation urbaine, dans le cadre de l’enveloppe supplémentaire dédiée au NPNRU, des clauses de revoyure sont pour l’heure prévues dans quatre territoires, selon Nadia Hai : "La Réunion, pour Le Port et Saint-Denis ; Mayotte, où les trois projets Anru [Agence nationale pour la rénovation urbaine] sont éligibles ; la Guyane, concernant le projet de rénovation urbaine de Saint-Laurent-du-Maroni ; enfin, la Martinique, pour celui de Fort-de-France." Interrogée par le président de la délégation, Olivier Serva (LREM, Guadeloupe), sur des retards dans la consommation des crédits Anru en Guadeloupe, la ministre de la Ville a mis en avant "l’étendue des projets et à la capacité financière et de maîtrise d’ouvrage des villes", comme ailleurs "dans l’hexagone, notamment à Marseille et en Seine-Saint-Denis". Les crédits du premier programme seront prorogés "sans que cela n’affecte le budget alloué aux nouvelles opérations", a-t-elle promis. Ainsi "les nouvelles opérations pourront démarrer en parallèle de celles relevant du premier programme, ce qui représente un effort important en faveur de Cap Excellence [la communauté d’agglomération, ndlr] et des deux villes concernées".

Plus globalement, sur l’ensemble des crédits du plan de relance et du comité interministériel des villes (CIV) de janvier dernier, l’enveloppe dédié aux QPV d’outre-mer "sera déterminée selon les besoins et les projets qui nous seront transmis", dans le cadre de comités territoriaux qui se tiendront d’ici le 15 avril, a expliqué la ministre.

Action cœur de ville : 129 "actions matures"

Concernant le programme Action cœur de ville, les quinze villes d’outre-mer bénéficiaires sont également dotées d’un contrat de ville et dix d’entre elles sont concernées par le NPNRU – par exemple à Pointe-à-Pitre et aux Abymes en Guadeloupe ou encore à Cayenne et à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane. "Au 1er janvier 2021, le total des engagements financiers cumulés outre-mer était d’environ 139 millions d’euros", a précisé Nadia Hai, renvoyant également à l’accompagnement en ingénierie, fournie par différents acteurs dont la Caisse des Dépôts et l’Agence nationale de l’habitat, "au profit de l’élaboration de projets de territoire". "Au total, 129 actions matures sont inscrites dans la convention-cadre", dont certaines ont déjà été réalisées, a-t-elle indiqué.

Au cours de l’audition, Nadia Hai a également abordé les autres volets de la politique de la ville en outre-mer : les cités éducatives – quatre sites ultramarins labellisés en 2019 et quatre autres à venir dans le cadre des annonces du CIV -, l’accès à l’emploi, notamment des jeunes, et le soutien à l’économie sociale et solidaire, la prévention et la médiation sociale, les actions de solidarité et de continuité éducatives déployées pendant la crise sanitaire, ou encore le zonage de la politique de la ville. "Nous lancerons après l’été une grande réflexion sur les limites du dispositif actuel et sur la façon dont les contrats de ville sont constitués", a répondu Nadia Hai, interpellée sur le fait que toute une partie de la Martinique n’est pas concernée par la politique de la ville. 

A également été évoquée la publication d’un recueil intitulé "Portraits de France" visant à "honorer les visages de ceux qui, par leur engagement, leur art, leurs combats, ont servi la France" et à promouvoir "la diversité, qu’elle soit d’origine ou territoriale" avec notamment quelques personnalités d’outre-mer – pas assez, si l’on en croit les députés de la délégation. Selon la ministre de la Ville, ce recueil, élaboré par un comité indépendant, est "à la disposition des collectivités territoriales susceptibles de chercher un nom à donner à une école, une rue, un lieu culturel", dans le cadre d’une réflexion amenée "à se poursuivre". 

 

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