Tice - Maintenance informatique : la virtualisation des ordinateurs, solution d'avenir des collectivités ?
La modernisation des infrastructures réseau et l'arrivée du haut débit rendent possible la mise en place de la virtualisation des ordinateurs dans les établissements scolaires ce qui permettra de passer de 1.000 serveurs à 260, a indiqué, le 30 janvier, Robert Deniau, du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, à l'occasion d'une journée organisée par le cabinet conseil Education & Territoires. La "virtualisation" des postes de travail consiste à faire fonctionner des applications logicielles sur plusieurs ordinateurs sans avoir à les installer sur chacun. Le principe des "clients légers" permet de connecter des écrans et des claviers à une unité centrale.
La région Nord-Pas-de-Calais compte ainsi 175 lycées dont 160 désormais raccordés à la fibre optique, avec cette année, un parc informatique de 60.000 PC et de 23.000 tablettes numériques.
La collectivité poursuit un "objectif de refonte complète des infrastructures" qui atteint aujourd'hui 75% des établissements, a signalé Robert Deniau. Grâce à la virtualisation des postes, la région vise une "amélioration de la qualité de services" rendus aux établissements, au travers d'une "assistance à distance" pour la maintenance et l'installation de "plateformes de supervision des équipements jusqu'aux postes de travail". Le conseil régional disposait, il y a deux ans, d'une équipe de 36 personnes ; il peut compter maintenant sur 28 postes supplémentaires venus de l'Education nationale, et sur 153 emplois d'avenir localisés dans chaque établissement.
2 millions d'euros d'économie pour la Moselle
Il faut se méfier des "fausses bonnes idées" dans la conception d'une stratégie de virtualisation des postes informatiques, a alerté Anthony Hie, directeur de l'organisation et des systèmes d'information au conseil général de Moselle. Utiliser de vieux ordinateurs est ainsi possible, mais il faut savoir que "le taux de panne est extrêmement important" et que le temps de démarrage des machines dissuade les enseignants de les utiliser". On croit faire des économies au départ, mais c'est à éviter", d'autant que les machines reconditionnées consomment beaucoup plus d'électricité que du matériel neuf.
En Moselle, où les 94 collèges sont connectés à la fibre optique, le département a déployé 5.320 clients-légers, à partir de 4.491 PC reconditionnés et de 829 nouvelles machines. Selon Anthony Hie, l'économie réalisée par rapport à l'installation de "clients-lourds" (ordinateurs en postes fixes) est estimée à 2 millions d'euros.
Entre 2010 et 2013, la collectivité est ainsi passée de 2.500 clients-légers à 5.320, de 30 serveurs à 72. Elle gère la partie infrastructure (serveurs, systèmes d'exploitation, baies et réseau), le rectorat se chargeant du système de virtualisation Citrix et de l'installation des applications logicielles. Le nombre d'équivalents temps-plein affectés à l'administration du système est passé sur cette période de 4 à 1,75 pour le rectorat.
"L'avenir, c'est les clients-légers"
Un "point fort" du choix des clients-légers est aussi la gestion des mots de passe, réutilisables d'une année sur l'autre. Un inconvénient est que des logiciels "qui demandent beaucoup de ressources", par exemple pour la PAO ou la CAO, ne fonctionnent pas bien sur ces machines.
Reste que, pour Anthony Hie, "l'avenir c'est les clients-légers" : du fait des réductions de coûts (humains et financiers), mais également de la "tendance générale à accéder à des logiciels en ligne hébergés en mode cloud". L'approche "cloud computing" consistant à externaliser les services numériques sur des serveurs mis en réseau, pour mutualiser leurs capacités de calcul et de stockage de données.