Législatives : le nuancier politique et son mode d'emploi (enfin) mis en ligne

Le nuançage est "essentiel à l'analyse électorale et à la lisibilité des résultats des élections pour les citoyens", souligne le ministre Gérald Darmanin, dans cette instruction. 

Le document contient une grille de 24 nuances correspondant aux principales formations et sensibilités politiques ainsi qu'un mode d'emploi, sur lesquels les préfets et hauts-commissaires se sont appuyés pour attribuer une nuance à chaque candidat. Ces nuances figurent sur la liste des candidatures publiée par le ministère au soir du 17 juin. Elles apparaîtront également à l'occasion de la publication des résultats des deux tours de scrutin. 

La nuance peut différer de l'étiquette "librement choisie et formulée" par le candidat, mais aussi du parti de rattachement déclaré par ce dernier (dans le cadre de la campagne audiovisuelle ou de l'aide publique aux partis politiques), rappelle l'instruction. 

Le candidat investi ou soutenu par une seule formation politique disposant d'une "nuance propre", se voit attribuer "la nuance propre à cette formation". Par exemple : FI (pour France insoumise), VEC (pour Les Ecologistes), REN (pour Renaissance), LR (pour Les Républicains)… De son côté, le candidat qui n'a pas reçu d'investiture ni de soutien, ou qui a reçu l'investiture ou le soutien d'une formation ne disposant pas d'une nuance propre, peut s'être vu attribuer une "nuance de sensibilité" (par exemple EXG - pour Extrême gauche –, DVC – pour Divers centre –, ou DVD - pour Divers droite).

Pour les candidats bénéficiant de l'investiture ou du soutien de plusieurs formations politiques, les choses sont un peu plus complexes. "Selon les cas", le préfet a pu leur attribuer "une nuance correspondant à un parti, à une alliance de partis, ou à une sensibilité".

Le Nouveau Front populaire est absent de la grille des nuances politiques. Mais le ministère de l'Intérieur a créé une nuance UG (comme Union de la gauche), à laquelle ont pu être rattachés les candidats se présentant sous l'étiquette de la nouvelle coalition de gauche.

On se souvient qu'en mai 2022, la Nupes n'avait pas eu droit aux égards du ministre de l'Intérieur dans la grille des nuances établies en vue des élections législatives (voir notre article). Mais, saisi par les partis de gauche, le Conseil d'État avait enjoint le 7 juin au ministre de prendre en considération la nouvelle alliance comme une nuance politique à part entière (notre article).