Le gouvernement lance la "phase 2" de son plan de réduction des tensions de recrutement
La "phase 2" du plan de réduction des tensions de recrutement, lancé par le gouvernement l’an dernier, mise sur la mobilisation directe des demandeurs d’emploi et leur mise en relation avec les employeurs.
Face à des tensions de recrutement qui perdurent, le gouvernement intensifie la mobilisation de Pôle emploi. Vendredi 14 octobre, le ministre du Travail, du Plein-Emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt, a annoncé la "phase 2" de son plan de réduction de tensions de recrutement. Après avoir concentré ses efforts sur la formation des actifs (voir notre article du 27 septembre 2021), le gouvernement estime dans le dossier de presse diffusé à l’occasion que cette méthode "ne suffit pas".
L’exécutif mise donc sur une mobilisation plus directe des chômeurs, dont il estime que 10% "ne sont pas impliqués dans leur recherche d’emploi". Pôle emploi sera chargé de réaliser 300.000 contrôles en 2023. Pour 23 métiers (aides-soignants, infirmiers, accompagnants éducatifs et sociaux, conducteurs routiers, serveurs, commis de cuisine, cuisiniers, personnels d’étage…) et dans chacune de ses agences, Pôle emploi doit en outre composer des "viviers de recrutement" de 100 à 150 demandeurs d’emploi. Pour informer de cette démarche, une campagne de communication à destination des entreprises a été lancée début octobre.
Conseil aux petites et moyennes entreprises
Par ailleurs, le ministère du Travail "renforce son offre de service de conseil et d’accompagnement" en matière de gestion des ressources humaines et à destination des entreprises de moins de 250 salariés, peut-on lire dans le dossier de presse. Objectif : "mieux attirer et fidéliser les salariés". Ce même effort du côté des employeurs est déjà entrepris à l’échelle sectorielle. En mai 2022, le gouvernement mandatait l’inspecteur général des affaires sociales honoraire Philippe Dole afin d’accompagner plusieurs branches professionnelles dans leurs engagements en matière d'attractivité des métiers et de développement des compétences (voir notre article du 9 mai 2022).
Le transport routier ciblé
Dans l’activité du transport routier, le gouvernement annonce des engagements afin de faciliter les recrutements, comme la réduction des délais de délivrance des permis et titres professionnels ou la possibilité, pour les agents publics, de cumuler jusqu’à la fin 2024 leur poste avec un emploi dans le secteur du transport scolaire. L’exécutif compte aussi développer le recours "au bi-emploi" via des partenariats entre le transport de voyageurs et d’autres secteurs qui recourent au temps partiel. De son côté, la branche professionnelle doit notamment prévoir "un calendrier ambitieux de négociation" sur les facteurs d’attractivité que sont les rémunérations, les conditions de travail ou l’intégration des jeunes salariés.