La plaine de l’Ain teste ses lignes de covoiturage pour les salariés de la zone industrielle (01)

Après avoir déployé une plateforme de covoiturage en 2011 et un système d’autostop organisé en 2017, la communauté de communes et le parc industriel de la Plaine de l’Ain veulent lancer un appel d’offres pour un marché d’exploitation qui agrège toutes ces solutions. Dès 2019, une plateforme connectée des mobilités est expérimentée sur site.

À 50 km à l’est de Lyon, la communauté de communes Plaine de l’Ain (53 communes, 76.879 habitants) est un bassin d’emplois actif et se veut territoire innovant en matière de mobilité. En lien avec le syndicat mixte du parc industriel de la Plaine de l’Ain (Pipa), qui concentre plus de 7.000 salariés dans 172 entreprises, elle porte fortement cette politique, en s’intéressant en priorité aux déplacements vers les zones d’emplois.

Une cheffe de projet mutualisée entre le parc d’activités et l’intercommunalité

Si les transports en commun bordent la vaste zone industrielle du Pipa, ils n’assurent pas une desserte assez fine pour les salariés. En outre, il n’existe pas de solutions de rabattement depuis la gare la plus proche située à 15 km. "Le parc est un bon terrain d’expérimentation pour tester des solutions de mobilité associant les collectivités locales et le Pipa", souligne la cheffe de projet mobilité au Pipa, Cassandre Joly, également à disposition de l’intercommunalité pour 40 % de son temps de travail. En 2011, une plateforme de covoiturage a été proposée à l’attention des salariés travaillant sur le parc industriel. Avec des résultats à la clé, puisque le Pipa a vu grimper le taux de covoitureurs de 7 à 20 %, puis 25 % en 2017. "Reste qu’il faut consacrer en permanence beaucoup de temps à l’animation de ce dispositif pour maintenir une masse critique de covoitureurs : présentations en entreprise, organisation de challenges mobilité…", observe la cheffe de projet mobilité.

En complément de la plateforme de covoiturage, l’autostop organisé Stop’n Go

Alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes développe son propre outil pour agglomérer toutes les plateformes de covoiturage qui fleurissent depuis quelques années, le Pipa décide en 2018 de transférer ses 1.700 membres covoitureurs sur la plateforme régionale
Objectif : se libérer de la gestion technique, pour se concentrer sur la promotion du covoiturage et le développement de nouvelles solutions. Notamment l’autostop organisé, plus souple que le covoiturage. Sous l’intitulé Stop’n Go, le Pipa expérimente cette solution avec sept communes de la plaine de l’Ain volontaires, et le soutien du département : création d’arrêts matérialisés par des panneaux, mise à disposition d’un kit Stop’n Go (charte, carte de membre, macaron… ) pour les chauffeurs et passagers adhérents. Le Pipa assure également la promotion du dispositif auprès des organismes prescripteurs, tels que Pôle emploi, mission locale et agences d’intérim. Les supports de communication présentent à la fois le covoiturage et l’autostop organisé.

Même organisé, l’autostop se révèle peu adapté la desserte du parc industriel

Stop’n Go est très bien accueilli, puisque début 2019 ce sont 160 passagers et conducteurs qui s’y sont inscrits. Reste que le Pipa a peu de visibilité sur le fonctionnement au quotidien et le trafic. Un premier bilan montre que le dispositif est adapté pour les trajets inférieurs à 10 km, mais qu’il est considéré comme une solution de dernier recours pour se rendre au travail.  "Stop’n Go est utilisé essentiellement ‘en plan B’ quand le covoiturage fait défaut, précise la cheffe de projet mobilité. Le dispositif continuera à fonctionner, mais le Pipa ne va pas chercher à le développer. Les communes qui souhaitent développer le service l’orienteront vers d’autres usages que la desserte du parc."

Cahier des charges pour l’exploitation de lignes de covoiturage pour fin 2019

La souplesse du stop, la précision du covoiturage, la fiabilité d’un transport en commun : en agrégeant tous ces paramètres, le Pipa et l’intercommunalité construisent aujourd’hui le cahier des charges d’un marché d’exploitation de lignes de covoiturage qu’ils comptent lancer courant 2019. Dans ce cadre, la communauté de communes a lancé une étude sur la mise en place d’espaces d'attente connectés, permettant de trouver ou rejoindre son covoitureur, de se renseigner sur les modes de transport disponibles et d’en réserver.
"Un principe de plateforme des mobilités en début et en fin de ligne fera partie du marché", souligne la cheffe de projet. Une "plateforme intelligente des mobilités" est déjà en expérimentation début 2019 : un prototype sous forme de chalet mobile a été installé pendant trois mois sur le parvis de la gare d’Ambérieu-en-Bugey : deux à trois soirs par semaine, des animateurs sont présents pour étudier les besoins de mobilité des passants et constituer des équipages de covoiturage.

Communauté de communes de la Plaine de l’Ain

Nombre d'habitants :

76879

Nombre de communes :

53
143 rue du Château
01150 Chazey-sur-Ain

Marcel Jacquin

Vice-président à la mobilité, membre du conseil syndical du Pipa

Cassandre Joly

Cheffe de projet mobilité

Parc industriel de la Plaine de l’Ain

1580 avenue des Bergeries
01150 Saint-Vulbas

Hugues de Beaupuy

Directeur général

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