La moitié des infractions environnementales commises dans les communes rurales
31.400 délits ou contraventions environnementaux ont été enregistrés en 2021, selon une étude inédite du service statistique du ministère de l'Intérieur. C'est une progression de 7% depuis 2016.
Les atteintes liées à l’environnement ont augmenté de 7% entre 2016 et 2021 selon un premier bilan conduit par l’institut statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) dans ce domaine. Soit une progression de 1,3% en moyenne tous les ans. En 2021, les services de polices et de gendarmerie ont ainsi relevé 31.400 délits ou contraventions. Un phénomène "très hétérogène", constate le SSMSI. Près de la moitié d'entre elles relèvent d’actes entraînant l’appauvrissement ou la dégradation des ressources naturelles. Les actes liés à l’exploitation forestière ou minière illégale représentent ainsi 25% du total, et 13% des infractions concernent la réglementation sur la chasse et la pêche. Par ailleurs, un tiers des atteintes à l’environnement (34 %) concernent des actes visant les animaux. Les infractions liées au transport ou au déversement de déchets représentent 4% des infractions.
"De par leur nature, contrairement à la majorité des autres formes de délinquance, la moitié des infractions environnementales sont commises dans les communes rurales", constate le SSMSI. 64% des infractions enregistrées par les services de police et de gendarmerie en 2021 ont été commises dans ces territoires alors qu'ils recensent moins de 35% de la population, même s'ils couvrent 90% du territoire. Les communes rurales connaissent ainsi un taux de 9,3 infractions pour 10.000 habitants, plus du double de celui relevé au niveau national. C’est la Guyane qui est la plus touchée par le phénomène avec un taux neuf fois plus élevé que la moyenne nationale (42 pour 10.000 habitants), ce qui s’explique par "la forte concentration des infractions liées à des exploitations minières illégales", les fameux garimpeiros. La seule autre région présentant un taux d’atteintes à l’environnement supérieur à 10 est la Corse. S’agissant des exploitations forestières illégales et du non-respect des règles de prévention des incendies, ce sont les côtes atlantique et méditerranéenne qui concentrent les plus forts taux d’infractions.
Sur la période 2016-2021, les infractions ont évolué différemment. Ce sont les infractions liées à la pollution (+96 %, soit 14 % en moyenne par an) et aux déchets (+63 %, soit 10 % en moyenne par an) qui ont progressé le plus vite.