"Formes émergentes de tourisme" : 56 nouveaux projets subventionnés

La deuxième vague de l'appel à projets "Formes émergentes de tourisme" a rendu son verdict. 56 projets visant à développer un tourisme à impact environnemental limité, essentiellement situés en Bretagne et en Auvergne-Rhône-Alpes, seront subventionnés. 

Destination France a dévoilé début mai la liste des 56 lauréats de la deuxième vague de l'appel à projets "Formes émergentes de tourisme" lancé dans le cadre du fonds Tourisme durable. Alors que 80% de l’activité touristique se concentre sur 20% de son territoire, la France connaît un phénomène de pics de fréquentation sur certains sites, ce qui n'est pas sans impacter négativement ces derniers. Les territoires fortement touristiques enregistrent, par exemple, des consommations annuelles d'eau  et d'électricité respectivement supérieure de 211% et 287% à la moyenne nationale.

Pour soutenir des opérateurs du tourisme – des TPE et PME situées en zone rurale – dans leur démarche de transition vers un tourisme durable permettant une meilleure gestion des flux touristiques dans le temps et l’espace – également appelé "slow tourisme" – , l'Ademe a lancé en 2021 un premier appel à projets qui avait abouti à la sélection de 73 projets. Reconduit en 2023, cet appel à projets a donné lieu au dépôt de 177 projets, dont 56 ont finalement été retenus. Parmi eux, 51 se trouvent en France métropolitaine et 5 en outre-mer.

La répartition géographique des projets retenus est toutefois inégale sur le territoire : près d'un tiers (32%) sont ainsi localisés dans les quatre départements bretons et en Loire-Atlantique, et près de 20% se trouvent en Auvergne-Rhône-Alpes. L'Île-de-France, les Hauts-de-France et la Corse ne comptent qu'un projet sélectionné et le Centre-Val-de-Loire aucun.

Bouilleurs de crus et balades à vélo

Un nombre important de projets (dix-sept au total) portent sur des hébergements touristiques proposant une offre de "slow tourisme" ou d’écotourisme – une forme qui est entrée dans le champ de l'appel à projets version 2023. Onze projets s'appuient sur des produits et offres relatifs au cyclotourisme ou à l'itinérance, neuf projets concernent des offres d’activités de "slow tourisme" ou d'écotourisme sans hébergement et huit des offres et prestations d'agritourisme. On trouve enfin quatre projets portant sur des catalogues de produits de "slow tourisme" ou d'écotourisme, quatre sur des offres à dimension sociale et trois sur des offres de spiritourisme (visite d'une distillerie et découverte du métier de bouilleur de cru) ou d'œnotourisme. 

Ces catégories ne sont toutefois pas étanches. Ainsi, l'offre "immersive slow œnotourisme" proposée à Jaunay-Marigny (Vienne) s'articulera autour d’un projet d’insertion de personnes éloignées de l’emploi. Tandis que le gîte "éco-conçu bioclimatique" de Sainte-Colombe-la-Commanderie (Eure) proposera des balades à vélo sur la voie verte afin de découvrir le patrimoine culturel local.

Les projets retenus bénéficieront d’aides pour un montant total de 3,6 millions d’euros, soit une moyenne de 63.000 euros par projet, sur une durée maximale de dix-huit mois à l’issue de laquelle ils devront être opérationnels et commercialisables.