Dans les Pays de la Loire, une réflexion collective sur l’accès à la formation des bénéficiaires du RSA
La région Pays de la Loire a organisé une réunion avec les acteurs du Réseau pour l’emploi et les conseils départementaux consacrée à l’accès à la formation des bénéficiaires du RSA. En est ressortie la nécessité de "maintenir une dynamique d’accompagnement collective, avant, pendant et après la formation".
Première région à préfigurer l’organisation territoriale des acteurs de l’emploi voulue par la loi pour le plein emploi (lire notre article de juin 2023), les Pays de la Loire mettent en œuvre les préceptes de la réforme qui vise une plus grande coordination des acteurs, du niveau local jusqu’au niveau régional. La région a récemment organisé une réunion avec les acteurs du Réseau pour l’emploi, à laquelle les conseils départementaux ont participé, annonce le Carif-Oref de la région (voir encadré). Son thème : l’amélioration de l’accès à la formation des bénéficiaires du RSA.
Cette problématique récurrente est au menu des différents pactes régionaux (lire notre article du 19 mars 2024). Dans les Pays de la Loire, les bénéficiaires du RSA représentaient en 2023 20% des entrées en formation, ce qui équivaut à leur part parmi les demandeurs d’emploi. Ils sont particulièrement nombreux dans les dispositifs régionaux (44%), moins dans les préparations opérationnelles à l’emploi individuels (28%).
La réunion du groupe technique a été l’occasion de faire le point sur les enjeux de la progression de leur accès à la formation. "L’accompagnement rénové expérimenté à Saint-Nazaire confirme ce constat : les travailleurs sociaux peinent à mobiliser les dispositifs de formation, même préparatoires, au regard des problématiques sociales rencontrées par les personnes", souligne le Carif-Oref des Pays de la Loire. En cause : les problèmes de mobilité, de santé, de garde d’enfants, voire de maîtrise du français dans certains territoires.
Rendre les formations plus accessibles
Les départements ont néanmoins formulé différentes propositions pour lever ces difficultés. Ils ont appelé à "adapter les formations", notamment aux personnes en situation d’illettrisme ou allophones.
Autre piste : l’interconnaissance entre acteurs de l’insertion et de la formation, pouvant aller jusqu’à la création de postes de référents RSA dans les organismes de formation. La Mayenne a mis en avant un événement collaboratif, "Des clés pour réussir", qui rassemble "l’ensemble des acteurs – partenaires, entreprises et organismes de formation – pour créer un véritable dialogue autour des besoins des bénéficiaires du RSA".
Échecs dans le retour à l’emploi
La troisième piste consiste à renforcer le suivi post-formation des bénéficiaires du RSA. Selon le Carif-Oref, 30% de ceux ayant commencé une formation en 2022 ne l’ont pas terminée. Plus inquiétant : à l’issue de celle-ci, 44% étaient toujours sans emploi six mois après, contre 27% des non-allocataires, toujours pour des problèmes de mobilité, de santé ou de garde d’enfants.
Des chiffres qui "soulignent l’importance de maintenir une dynamique d’accompagnement collective, avant, pendant et après la formation", souligne le Carif-Oref.
› Comités régionaux et locaux pour l’emploi : où en est-on ?Précurseur, la région Pays de la Loire avait installé son premier comité régional dès novembre 2023. Sa prochaine session est prévue en décembre 2024. À noter que cette instance s’intègre au sein du Crefop (comité régional de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles). En Occitanie, c’est le 15 octobre dernier que cette instance a été installée pour la première fois. Elle a été précédée par les Hauts-de-France en septembre, et la Bourgogne-Franche-Comté en mai. La cartographie des comités locaux pour l’emploi n’est pas encore officialisée. En principe, ces nouvelles instances doivent être installées d’ici ce 31 octobre (lire notre article du 17 juillet 2024). |