Créations d'entreprises : malgré les crises, toutes les régions (sauf Paca) en positif

Si les radiations augmentent à un rythme plus important, le solde de créations d'entreprises reste positif dans toutes les régions de France, sauf en Provence-Alpes-Côte d'Azur, d'après les chiffres publiés le 24 janvier 2023 par l'agence Flashs et le site sta-portage.com. Le commerce et la restauration sont les deux secteurs les plus en difficulté.

Malgré la crise sanitaire et les répercussions économiques de la guerre en Ukraine (inflation, montée des prix de l'énergie), les créations d'entreprises ont poursuivi leur progression en 2022. L'ensemble des régions françaises, sauf Provence-Alpes-Côte d'Azur, affichent ainsi un solde positif entre les immatriculations d'entreprises et les radiations, d'après le décompte publié le 24 janvier 2023 par l'agence Flashs, spécialisée en data, et le site sta-portage.com à partir des données d'Infogreffe. Parmi les régions les plus dynamiques : l'Ile-de-France, qui enregistre 76.096 immatriculations pour 49.614 radiations, soit un solde positif de 26.482 nouvelles entreprises, la Corse (1.073 nouvelles entreprises pour 1.063 radiées) et l'Auvergne-Rhône-Alpes (29.612 immatriculations contre 15.935 radiations). Viennent ensuite les Pays de La Loire, la Bretagne, le Centre-Val de Loire et le Grand Est. Tout en bas du palmarès, on retrouve donc la région Paca, la seule à connaître un ratio négatif : 24.772 immatriculations contre 24.774 radiations. La région a connu d'importants pics de radiations en septembre 2020, décembre 2021 et mai 2022, alors que tout au long de ces trois années, d'autres, comme la Nouvelle-Aquitaine, ont vu leur nombre d'immatriculations dépasser celui des radiations.

Côté départements, c'est Paris qui est en tête avec un ratio de 9,2 entre les immatriculations et les radiations pour 1.000 habitants en 2022. Viennent ensuite les départements de Seine-Saint-Denis (7,2), Haute-Corse (5,9) et Rhône (5,5). Les Bouches-du-Rhône sont en négatif (-0,3), tout comme l'Aisne et le Finistère (-0,1), l'Hérault (-0,9), l'Essonne et le Var (-1,2).

Le commerce et la restauration à la peine

L'agence analyse aussi les secteurs les plus impactés par les radiations. Et sans surprise, il s'agit du commerce, qui affiche un solde négatif de 5.537, et de la restauration (solde négatif de 5.222). Ces secteurs ont particulièrement souffert durant la crise sanitaire (fermetures et confinements) et la première année de guerre en Ukraine (inflation).

Le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce (CNGTC), qui a publié le 24 janvier son bilan national, salue "la résistance des entreprises pourtant confrontées à une accumulation de crises particulièrement déstabilisantes". Il note toutefois un renversement de tendance entre 2021, dont le bilan était très positif, et 2022, où la création d'entreprises ralentit (-6,2%) alors que les radiations et procédures collectives progressent (+11,6%). Par ailleurs, le nombre d'entreprises en difficulté progresse sensiblement par rapport à 2021, signale aussi le CNGTC : 37.468 procédures collectives ouvertes en 2022, en hausse de 52% par rapport à 2021. Mais "si les entreprises semblent aujourd'hui subir les effets à retardement de la crise sanitaire et de la dégradation du contexte économique international, le total des procédures collectives reste nettement inférieur aux niveaux observés en 2018 et 2019 (45.000 procédures collectives ouvertes par an). Le constat est le même du côté d'Altares (voir notre article du 18 janvier 2023) et de la Banque de France (voir notre article du 9 janvier 2023) qui voient une accélération des défaillances d'entreprises pour un niveau qui reste encore en-deçà de la période d'avant-crise.

 

 

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