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Un accord État-régions pour valoriser les formations technologiques

Régions de France et les ministres de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de l’Agriculture ont signé un accord-cadre visant à valoriser les formations technologiques des enseignements scolaire et supérieur. Chaque région devra déterminer son propre schéma.

Régions de France et les ministres de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de l’Agriculture ont signé fin décembre 2021 un accord-cadre visant à valoriser les formations technologiques des enseignements scolaire et supérieur. Dans le préambule de ce texte, les signataires reconnaissent que "la voie technologique constitue une "originalité française" et précisent qu'elle "continue d'apporter une réponse aux besoins de l'économie". Mais après avoir pointé une baisse dans ses effectifs et son attractivité depuis dix ans – particulièrement dans les séries STI2D (sciences et technologies de l'industrie et du développement durable), STL (sciences et technologies de laboratoire), ST2S (sciences et technologies de la santé et du social) et STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) –, ils ajoutent que "la voie technologique souffre d'un manque d'appétence des jeunes, alors qu'elle constitue pour ceux qui l'ont choisie un parcours de réussite dans leur poursuite d'études et leur insertion professionnelle". C'est pourquoi ils estiment que "la nécessité pour notre pays de disposer de compétences technologiques dans les domaines avancés et porteurs de l'industrie, de la transition écologique, du soin à la personne et des services exige un nouveau plan d'action auprès des jeunes".

Besoins en emplois

L'accord-cadre État-régions se fixe trois objectifs. Le premier consiste à "renforcer, dès le collège, les dispositifs d’information en direction des élèves et de leurs familles sur les spécificités de la voie technologique et des séries qui la composent, sur les parcours et les débouchés professionnels".
Le second objectif vise à "construire des parcours de formation dans une dynamique de continuum bac-3/+3 et travailler à l’évolution de l’offre de formation". Ici, il s'agit de permettre aux élèves et aux étudiants de mieux identifier les possibilités d'orientation, mais aussi de faciliter les parcours vers les secteurs d'activité connaissant des besoins en emplois.
Enfin, le troisième objectif est d'"améliorer la sécurisation des poursuites d’études supérieures et notamment les conditions de réussite pour les bacheliers de la voie technologique". Sont ici particulièrement visées les séries "trop peu attractives et pourtant porteuses d'insertion professionnelle".
Pour atteindre ces objectifs, l’accord-cadre prévoit de mettre en œuvre dans chaque région un schéma, adapté à chaque territoire, des formations technologiques de l’enseignement scolaire et supérieur pour les rentrées scolaire et universitaire de 2022.

Quotas

Ces schémas régionaux s'appuieront sur différents axes. Le premier portera sur l'information et l'orientation "de manière à rendre plus attractive la voie technologique pour les élèves de troisième et de seconde". Le second mènera à réactualiser les cartes de formation, en complémentarité avec la carte des spécialités de bacs pro voisines. On notera ici que la croissance de la série STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) devra être "maîtrisée", ce qui passera par le respect d'un quota de 50% maximum des effectifs académiques de la voie technologique pour cette série. Le troisième axe sera consacré au développement d'une politique incitative d’accès et de réussite vers l’enseignement supérieur. Ici encore, un objectif chiffré est avancé : un quota de 50% de places prioritaires dans les BUT (ex-IUT) sera mis en place pour les bacheliers technologiques. En complément, le quatrième axe consistera à proposer aux élèves et aux étudiants des services pour faciliter leur mobilité et leurs conditions de vie, chez les plus défavorisés en particulier. Il conviendra sur ce point d'articuler les mesures prises par les régions dans les domaines de la restauration, de l’hébergement et du transport des lycéens. Enfin, en lien avec la compétence orientation des régions, toutes les informations utiles sur les offres d'emploi et les dispositifs de parrainage ou d'accompagnement vers le premier emploi seront développées.

Chaque schéma régional, d’une validité de trois ans renouvelables, fera l’objet d’une convention d’objectifs signée entre le recteur de région académique et le président du conseil régional. Un bilan de cet accord-cadre sera établi conjointement à l’automne 2023, puis à l’automne 2025 en vue d’une éventuelle reconduction.