Vénissieux se chauffe au bois
Le réseau de chaleur de Vénissieux, dans l'agglomération lyonnaise, a été construit en même temps que la ZUP des Minguettes, à la fin des années 1960. Il permettait de chauffer 14.000 équivalents logements. Jusqu'en 1985, il fonctionnait au fioul. Michel Perret, adjoint au cadre de vie et à la maîtrise de l'énergie, connaît l'histoire de cette installation sur le bout des doigts : "En 1985, déjà, raconte-t-il, la ville a décidé de passer au fioul lourd, moins onéreux. En 2000, le prix des produits pétroliers recommençant à grimper, nous avons décidé d'utiliser aussi des graisses animales d'équarrissage, puis nous avons ajouté la cogénération : trois moteurs au gaz fabriquent de l'électricité que nous vendons à EDF. La chaleur produite en plus de l'électricité est récupérée dans les chaudières, ce qui assure tout-de-même 18% d'énergie supplémentaire."
Une énergie renouvelable et économiquement compétitive
En même temps, la ville de Vénissieux a étudié le projet d'énergie au bois avec l'Ademe. L'avantage environnemental du bois est évident, puisque sa combustion rejette moins de CO2 dans l'atmosphère, parce qu'il s'agit, aussi, d'une énergie renouvelable et désormais compétitive sur le plan économique.
Fin 2004 deux chaudières à bois ont été installées. Pour le symbole et pour l'intégration dans le paysage urbain, les architectes du nouveau bâtiment ont recouvert la façade de bois et habillé la cheminée d'un voile de tôle perforée qui rappelle le végétal. Le bois déchiqueté qui alimente ces deux nouvelles chaudières provient de la taille des arbres de l'agglomération lyonnaise, de la récupération des bois de déchetteries et d'une scierie qui fournit de la sciure et des copeaux.
Une diversification intéressante à cette échelle
L'investissement s'est élevé à 7 millions d'euros, à peu près autant que l'installation de la cogénération. L'Ademe a apporté 20% de financement d'Etat et 20% de financement européen, le conseil régional 10%, le conseil général également. L'étude préalable démontrait que ce nouveau système coûte, en fonctionnement, 7 à 8% de moins que le combustible haute viscosité. Au total, les quatre chaudières au fioul et aux graisses fournissent 42% de l'eau chaude qui part dans le réseau, la cogénération y ajoute 18% et les deux chaudières bois assurent les 40% restants.
D'une puissance totale de 12 mégawatts, elles sont parmi les plus importantes de France. "A cette dimension-là, constate l'élu, la diversité des sources d'énergie est intéressante, car elle permet une production constante de chaleur, sans risque de rupture d'approvisionnement. C'est donc une façon plus sûre et plus propre de produire une grande quantité de chaleur."
Aujourd'hui, la chaufferie de Vénissieux produit de l'eau chaude sanitaire et du chauffage à 9.800 logements, neuf groupes scolaires, trois collèges, un lycée, deux cliniques, quatre centres commerciaux, une résidence pour personnes âgées, une crèche, deux centres sociaux, un cinéma municipal, une piscine, un gymnase, l'hôtel de ville et la médiathèque.
"C'est, à l'évidence, la solution d'avenir, conclut Michel Perret, puisque les énergies renouvelables préservent notre environnement à long terme et nous permettent de mieux maîtriser nos dépenses énergétiques dès aujourd'hui. Nous n'en sommes vraisemblablement qu'au tout début de leur développement."
Ville de Vénissieux
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