Les déchets de la cantine scolaire traités par les poules de l'école de Plourin-lès-Morlaix (29)

Parmi les 19 actions du programme de réduction de déchets lancé en 2009 par Morlaix Communauté (28 communes, 65.000 habitants) figurent en première position "moins de déchets organiques dans les poubelles" et notamment la lutte contre le gaspillage alimentaire, explique la conseillère déléguée de Morlaix Communauté, Christine Prigent. L’expérimentation du poulailler de Plourin-lès-Morlaix s’inscrit dans le plan communal de compostage soutenu par Morlaix Communauté (voir en fin de texte).

2 tonnes de déchets par an produites par les cantines de la commune

Lorsqu’en 2013, le diagnostic réalisé par la commune de Plourin-lès-Morlaix fait apparaître que les cantines scolaires produisent 2 tonnes de déchets par an, les élus et l’équipe de la cantine municipale cherchent des moyens de réduire ce volume. S’appuyant sur l’expérience menée par l’agglomération de Tours en 2012, le chargé de mission prévention des déchets de Morlaix Communauté propose la solution des poules "recycleuses". "La configuration d’une des écoles permettait d’en faire un site pilote, et l’idée a tout de suite rencontré un écho positif", commente Nicolas Ulrich. L’école du Vélery compte 150 élèves dont 120 demi-pensionnaires, et désormais quatre poules !

Démarrage très rapide grâce à l’élan suscité par le projet

Les parents se déclarent prêts à collaborer et une trentaine de familles propose de donner des poules ou d’aider au montage du poulailler. De leur côté, les enseignants, enthousiasmés, souhaitent monter le projet d’école autour du poulailler et s’en emparent totalement. Les enfants s’occupent de tout : ils ouvrent le poulailler le matin, nourrissent les poules, récoltent ce qui n’a pas été mangé pour le composter et le soir, ils rentrent les poules pour les mettre à l’abri. Les enfants qui récoltent des œufs, les rapportent chez eux. Les poules sont accueillies par des familles pendant les vacances. Il s’avère que l’entretien autour du poulailler représente un temps de nettoyage de trente minutes tous les 15 jours à la charge de Morlaix Communauté.

Convention de mise à disposition de matériels pour les structures collectives

"En tant que collectivité porteuse, Morlaix Communauté finance et conseille l’équipe projet, mais il faut définir précisément les rôles", constate le chargé de prévention déchets de l'agglomération. Mettant à profit les enseignements de ce site pilote, elle a élaboré une convention de mise à disposition de matériels pour poulailler en structure collective, ainsi qu’une fiche protocole expliquant les éléments essentiels, tels que la paille pour la litière par exemple.
En 2014, une convention a été signée avec une maison d’assistants maternels qui se dote d’un poulailler. D’autres communes de l'agglomération souhaitent installer un poulailler. Par ailleurs, l'agglomération réfléchit à une campagne de promotion destinée au grand-public, précise l’élue. "Mais la gestion au quotidien n’est pas sans difficulté : posséder des animaux est un engagement !"

Morlaix Communauté : haro sur les déchets organiques

Ces actions s’appuient sur le développement du compostage voulu par l’agglomération depuis près de 10 ans. Elle finance en effet à hauteur de 19 euros l’achat de composteur individuel et a également installé des composteurs au pied de certains habitats collectifs. En outre, les campings du territoire proposent aux vacanciers volontaires de composter, une bonne habitude à rapporter chez soi à la rentrée ! Pour s’attaquer aux déchets verts, Morlaix Communauté met également à disposition des broyeurs de végétaux. Une démarche exemplaire, à suivre…
 

B-A-ba du poulailler
Dans le cadre de cette opération pilote, la commune de Plourin-lès-Morlaix a trouvé le terrain et a pris en charge l’aménagement, notamment la dalle en béton. L'agglomération a fourni les poules et financé le matériel, soit 700 euros pour le poulailler, auxquels s’ajoutent le coût du poulailler mobile à 150 euros installé durant les vacances scolaires dans une famille, ainsi que les 3 sacs de grain qui complètent l’alimentation des poules le soir et le week-end, soit 50 euros par an. Il faut également un composteur de 400 litres pour les biodéchets non consommés par les poules et prévoir de la paille ou du foin pour la litière.

Cécile Perrin pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info