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Le stationnement et l'éclairage intelligents, nouveaux axes de la transformation numérique des communes

Une enquête menée pour le compte du Syntec Numérique confirme l'actualité des projets de ville intelligente pour les collectivités, y compris les villes en-dessous de 20.000 habitants. Si l'éducation, la vie citoyenne et la sécurité ont bénéficié en premier d'équipements numériques innovants, le plus dur reste cependant à réaliser - transformer les cœurs de métier des collectivités via l'innovation, par exemple sur le front du stationnement, de l'éclairage et des économies d'énergie. Sur ce terrain, les initiatives sont encore balbutiantes.

Vidéo-protection avancée, équipement numérique des écoles, applis citoyennes... Les 102 communes interrogées par IDC pour le compte du Syntec Numérique sur leurs projets de ville intelligente affirment pour la plupart mener depuis plusieurs années des projets innovants. Pour 88% des villes de plus de 20.000 habitants interrogées, l'éducation est la politique publique la plus concernée par la transformation numérique.

Le numérique, une expertise encore balbutiante pour les communes

Pour autant, la majorité des communes reste en retrait sur l'introduction du numérique dans des secteurs clés de leur action et de leurs dépenses : la gestion de l'énergie, les mobilités, ou encore le bâtiment. Des défis plus complexes que l'achat de tablettes pour les écoles, et qui nécessitent des évolutions profondes dans les pratiques des agents. Or, une bonne part des villes n'est pas encore parée. L'enquête Syntec relève que, parmi les villes qui enclenchent des initiatives numériques, seul un quart d'entre elles les assortit d'un plan de formation à destination des agents. 21% des communes interrogées ont mis en place un ETP ou une équipe entière en charge de la ville numérique, et 5% seulement mutualisent la démarche avec d'autres échelons territoriaux. Les logiciels utilisables à distance, en mode SaaS (software as a service) relèvent encore de la théorie pour 70% des communes interrogées, et la moitié n'envisage pas de s'en doter sous deux ans. Un bon indicateur de la réserve dont nombre de collectivités témoignent encore envers les nouveaux outils numériques. Une réserve que les contraintes budgétaires actuelles ne vient pas arranger : pour 59% des communes, le manque de financement reste un frein. Dans 60% des cas, les projets de ville intelligente représentent moins de 10% du budget total dédié aux systèmes d'information.

De nombreuses incitations à compléter la transformation numérique

Pour enclencher une mutation numérique de plus grande ampleur, le levier réglementaire semble central. Ainsi, parmi les nouveaux projets que les villes envisagent de déployer, le stationnement intelligent et la gestion du trafic figurent en bonne place d'après l'étude Syntec. Exemple récent, la ville de Versailles qui, au prix d'une réflexion de fond associant sept directions différentes, met en place une base de données unifiée de la gestion du stationnement. Le projet a été présenté en octobre lors de l'étape francilienne du tour des Interconnectés. En ligne de mire : la décentralisation du stationnement payant et de ses forfaits de dépassement au 1er janvier 2018. Les économies générées par l'innovation constituent aussi une forte incitation : l'eau, l'énergie et l'éclairage sont des domaines où la majorité des collectivités perçoivent déjà des "bénéfices visibles" du numérique. Les projets d'éclairage intelligent se multiplient notamment, pour faire baisser les dépenses de fonctionnement des communes. Mais le moteur principal de l'attrait du numérique demeure celui de la communication et de la vie citoyenne : le "renforcement du lien avec les citoyens" représente toujours, pour 80% des villes interrogées, l'objectif prioritaire de la ville intelligente.