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Un nouveau label pour "dynamiser" les centres d'information jeunesse

Un décret et un arrêté précisent le cadre de la labellisation par l'Etat de structures publiques ou associatives visant à informer les jeunes, en application de la loi Egalité et Citoyenneté du 27 janvier 2017. Six conditions sont définies pour obtenir le nouveau label "information jeunesse".

La loi Egalité et Citoyenneté du 27 janvier 2017 contient plusieurs dispositions destinées à améliorer l'information des jeunes. L'article 54 prévoit ainsi une procédure de labellisation par l'Etat des structures permettant aux jeunes d'avoir accès à "une information généraliste, objective, fiable et de qualité touchant tous les domaines de leur vie quotidienne". La région doit coordonner, en lien avec l'Etat, ces initiatives d'information jeunesse, "dont une ou plusieurs structures" labellisées.
Publiés au Journal officiel du 21 avril, un décret et un arrêté précisent le cadre de cette labellisation par l'Etat de structures publiques ou associatives visant à informer les jeunes.

"Travailler sur la qualité du service rendu"

Le décret liste six conditions permettant à ces services d'obtenir le label "information jeunesse" : "Garantir une information objective"; "Accueillir tous les jeunes sans distinction"; "Proposer une information personnalisée relative aux politiques éducatives et de jeunesse du territoire"; "Offrir gratuitement des conditions matérielles, des modalités d'information et des services adaptés aux besoins des jeunes"; "Dispenser une information de manière professionnelle par des personnels formés à cet effet dans le cadre des réseaux régional, national et international de l'Information Jeunesse" ; "Organiser avec les services de l'Etat l'évaluation de l'activité de la structure".
L'arrêté décline ces critères de façon concrète : un centre doit pouvoir "proposer des horaires d'ouverture adaptés aux disponibilités et aux besoins des jeunes" et recevoir ces derniers sans rendez-vous, ou encore "associer les jeunes et l'ensemble des acteurs du territoire impliqués dans les politiques de jeunesse au diagnostic et à la construction de l'offre d'information".
La nouvelle procédure de labellisation sera certes "un peu plus lourde" que la précédente, mais elle permettra de "redynamiser le réseau" et de "travailler sur la qualité du service rendu", souligne Emmanuel Mourlet, membre du bureau de l'Union nationale de l'information jeunesse (Unij), interrogé par Localtis. "C'est une vraie reconnaissance, puisque les centres d'information jeunesse n'étaient auparavant mentionnés dans aucun texte", se réjouit-il.

Développer des actions spécifiques pour les jeunes en situation de fragilité

Dans l'arrêté accompagnant le décret, les structures sont ainsi invitées à "mettre en place des modalités d'accueil adaptées aux publics les plus fragiles notamment les jeunes porteurs de handicap, les jeunes sous main de justice, les jeunes sortant de l'aide sociale à l'enfance (ASE), les jeunes en rupture familiale, les jeunes illettrés". Une évolution positive, selon Emmanuel Mourlet, qui dirigeait auparavant le centre régional d'information jeunesse (Crij) Bretagne.
Les centres départementaux ou locaux disposent de trois ans pour solliciter le label, les centres régionaux d'un an. "Une seule structure exerçant une activité à l'échelon régional peut être labellisée par région," précise le décret. Actuellement, un Crij existe dans chaque ancienne région ; au sein des nouvelles grandes régions, les structures seront donc amenées à se rapprocher.

"Aller chercher les jeunes au plus près"

Après instruction par les services départementaux ou régionaux de l'Etat, avis d'une commission régionale et "décision du représentant de l'Etat dans la région", le label sera attribué pour trois ans.
Pour le bénévole de l'Unij, la nouvelle procédure ne devrait avoir d'impact ni sur les financements de l'Etat – qui concernent essentiellement les centres régionaux – ni sur le nombre de structures. Même s'il évoque une "information jeunesse nouvelle formule" qui s'appuiera sans doute davantage à l'avenir sur le numérique, Emmanuel Mourlet considère qu'il importe de maintenir de nombreux relais pour "aller chercher les jeunes au plus près de là où ils sont".
Le réseau espère être en mesure de fournir prochainement des données consolidées au niveau national sur les 1.300 centres d'information jeunesse et leur impact.