Téléphérique urbain : révolution dans les transports publics

Première source d’émissions de gaz à effet de serre, le secteur du transport est dans la ligne de mire. Poussé par l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050, la décarbonation des mobilités est un impératif pour tous les territoires. En matière de transport public urbain, les bus électriques, les tramways ou encore les métros sont des solutions souvent évoquées, mais plus rarement le téléphérique. Pourtant, depuis quelques années le transport par câble aérien en milieu urbain gagne du terrain et prend de l’ampleur. 

Transport par câble aérien : zoom sur une solution de transport alternative

Le téléphérique est très rependu en France, notamment dans les stations de montagne, puisque 17% des 19 000 installations existantes dans le monde sont françaises. 

En milieu urbain, les projets de transport par câble aérien restent encore rares et très récents. Outre le téléphérique de Grenoble construit en 1934, seulement trois systèmes de transport par câble aérien urbain fonctionnent actuellement en France : à Brest depuis 2015, à La Réunion et à Toulouse depuis 2022. Néanmoins, de nombreux autres projets sont en développement sur l’ensemble du territoire, notamment à Ajaccio, Créteil, Grenoble et Saint-Denis de la Réunion.

Pourtant, le téléphérique a de plus en plus de pertinence. Il est une solution de transport efficace permettant de desservir des zones contraintes présentant de fort dénivelés, des obstacles ou des coupures urbaines, tels qu’un cours d’eau, un axe routier ou ferroviaire, un encore une ligne à haute tension.  

Au-delà de représenter un maillon supplémentaire dans un réseau de transport public, ce mode de transport a de nombreux autres atouts : 

  • il offre aux usagers de la régularité, de la rapidité et de la fiabilité ;
  • son fonctionnement à l’électricité permet de limiter son empreinte carbone et de réduire les nuisances sonores ;
  • son infrastructure mobilise peu de foncier ;
  • il s’affranchit de la congestion du trafic routier ; 
  • et représente un intérêt touristique.

Notre engagement pour les mobilités durables

Face à l’urgence climatique, la Banque des Territoires met la transformation écologique des territoires au cœur de son action. Pleinement engagés dans la transformation écologique, nous accompagnons les collectivités en apportant notre soutien à des projets de mobilité toujours plus innovants, pourvus qu’ils soient durables, à l’image du téléphérique urbain de Saint-Denis à La Réunion. 

Cap sur La Réunion : financement du premier téléphérique urbain de l’Océan Indien

 

Le contexte

A La Réunion, la mobilité des personnes et des marchandises est exclusivement assurée par la route. L’île fonctionne au tout automobile et fait face à un engorgement croissant de son réseau routier due à la croissance exponentielle de son parc automobile, de l’étalement urbain et de l’organisation des déplacements autour d’un seul axe circulaire, la route nationale. Avec plus de 422 000 milles voitures en circulation, c’est tout l’aménagement du territoire et des transports publics qui est à repenser.

 

Le téléphérique, une solution innovante pour répondre à plusieurs enjeux locaux

Le téléphérique urbain Chaudron-Bois-de-Nèfles, dénommé Papang est la première ligne de téléphérique urbain de la Réunion portée par la CINOR (Communauté Intercommunale du Nord de la Réunion). Implantée à Saint-Denis la ligne a été inaugurée le 15 mars 2022 et est connecté au reste du réseau de transport public Citalis. 

L’infrastructure longue de 2,7km permet de relier 5 stations en 15 minutes, entre les quartiers du Chaudron et Bois-de-Nèfles, et dessert plusieurs pôles d’attractivités dont 3 lycées, 2 collèges, l’Université, le CROUS, le conseil régional et plusieurs quartiers résidentiels.

Au-delà de contribuer au développement du réseau de transport réunionnais, ce projet s’est inscrit dans une perspective de développement des Hauts de la ville et a permis d’engager une réflexion sur le développement de nouvelles infrastructures tels que des parkings relais et parkings vélos ou encore la mise en place de nouveaux services de vélos et de trottinettes électriques. 

A ce jour, plus de 5 000 passagers empruntent quotidiennement l’une des 46 cabines de la ligne. Ce nouveau mode de transport urbain répond ainsi à de nombreux enjeux locaux en matière de mobilités : 

  • Améliorer les liaisons entre le littoral et les Hauts
  • Désengorger le réseau routier
  • Proposer un mode de transport alternatif durable qui préserve l’environnement
  • Désaturer le réseau de bus
  • Relier plusieurs pôles majeurs d’attractivités

Les chiffres clés du téléphérique du Papang

  • 5 stations réparties sur 2.7 km de long
  • 26 pylônes qui soutiennent la ligne
  • 46 cabines capables de transporter chacune 10 personnes
  • Plus de 5000 passagers quotidiens
  • De nombreux survols d’axes routiers et de bâtiments
  • 15 minutes d’un terminus à l’autre
  • Une cabine en station toutes les 34 secondes
  • Un projet global de 55 M€

Portée par la CINOR, le coût global du téléphérique du Papang est de 55 M€. La Banque des Territoires a financé ce projet pour un montant de 10M€ via un prêt croissance verte. 

 

Le Papang, un modèle français en matière de mobilité innovante 

Le Papang participe à faire de la Réunion une vitrine en matière de transport par câble aérien. Fort de son succès, il ouvre la voie au développement du téléphérique urbain comme nouveau mode de transport public. 

A ce titre, une seconde ligne de téléphérique est actuellement à l’étude à Saint-Denis afin de relier La Montagne et Bellepierre, et permettra de constituer avec le Papang un véritable réseau de téléphériques. D’autres villes réunionnaises incluent également ce nouveau mode de transport par câble aérien dans leur projet de territoire.